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L’attente

Dans l’espace de la présentation, les performances se croisent et s’entrecroisent, jouées en boucle, indépendamment les unes des autres, laissant les individualités créer le collectif. Chaque femme interprète à sa manière et en simultanéité avec les autre sa perception de l’attente. L’attente qu’il vienne et l’attente qu’il re-vienne, l’attente qu’il la quitte et l’attente de le rencontrer, l’attente de tomber amoureuse et l’attente de vieillir seule … Une multitude de situations prennent ainsi vie, dispositions dans lesquelles les sont en attente par rapport aux hommes. Ces scènes en répétition perpétuelle telles des spirales répétitives alimentés par les images et les modèles véhiculés par différents médiums dans nos vies quotidiennes.

Ces scènes tirées de contextes vécus par les femmes les jouant sont une réflexion sur la représentation de la femme dans la société à travers les médias, les publicités, la mode etc. et son intériorisation par les femmes lors de leur construction en tant que personnes.

On retrouve dans cette création la voix de chaque femme y participant, toutes amatrices. Bien qu’elles ne soient pas professionnelles, la pièce conserve un niveau d’exigence élevé avec une mise en scène très portée sur l’esthétisme, grâce à un travail important de lumière qui projette un rendu éthéré sur la scène et une impression de plasticité sur le jeu des actrices.

Le bal tango

 

Le tango se danse à 2. Sans partenaire donc, on ne danse pas, on reste assis et on attend. C’est cette solitude et cette recherche de partenaire qui constitue le fil conducteur de cette deuxième production des « 100 femmes ».

 

Les femmes invitent cette fois ci le public à rentrer dans une milonga pour y danser puis se pose dans l’attente qu’on homme les invite. Ainsi elles se préparent puis attendent, jugeant à la fois les hommes : est-il en couple ? Est-ce un homme seul ? mais aussi les autres femmes en s’évaluant les unes les autres, dans un esprit de compétition.

Le public, dans un premier temps participant par son entrée dans la scène devient vite passif et assiste donc impuissant face à l’attente de ces femmes dans une ambiance sombre et pesante. Plusieurs jeux et actions ponctuent la performance, montrant des femmes qui vieillissent en attendant désespérément de trouver un partenaire avec qui danser.

Tout ce que tu portes

Cette performance a été pensé par les 100 femmes suite à leurs études du travail de l’historienne américaine Joan Wallach Scott sur la question du voile et de sa particularité dans l’histoire française. En effet nulle autre pays n’a vu ce bout de tissus soulever autant d’histoires et de débats. Les travaux de Scott l’objectification de la femme par le républicanisme français et ne peut donc pas supporter que la femme se cache derrière un voile. La femme est considérée comme un objet de séduction sur lequel on peut exercer et son pouvoir et son pouvoir de séduction.

 

« Tout ce que tu portes » s’interroge donc sur le double binding avec d’un côté les femmes qui sont objets de domination à la fois en se couvrant et en devenant invisible mais également en se montrant et en se rendant visible. Ce travail se base beaucoup sur les histoires de conte comme Cendrillon, femme soumis ou encore Blanche-Neige qui n’en finit pas de mourir.

La performance est conçue comme un musée dans lesquels les visiteurs sont invités à rentrer et dans lesquels ils peuvent observer des femmes qui jouent sur leur visibilité ou justement sur leur invisibilité comme par exemple une femme qui se maquille et démaquille, refaisant sans cesse ces traits.

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